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Engagée et culte, l’autrice de «La Servante écarlate», qui s’est toujours plu à observer les mouvements du monde, publie un recueil de ses réflexions sur les thèmes qui lui sont chers.
ParFlorence Noiville
Temps de Lecture 5 min.
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Elle fêtera, le 18novembre, son quatre-vingt-troisième anniversaire. Débordante d’humour, de curiosité et d’espièglerie, la grande écrivaine canadienne Margaret Atwood – autrice d’une cinquantaine d’ouvrages, dont la célèbre dystopie La Servante écarlate (Robert Laffont, 1987) – n’a jamais cessé d’ausculter notre époque. Tout, dans «les remous et les courants du temps», la passionne. La place des femmes et l’avenir de la planète, ses deux grands chevaux de bataille, mais aussi la manière de se vêtir à travers le temps, ou encore le snobisme des intellectuels parisiens. Promenade dans une anthologie de textes embrassant les années 2004 à 2021, et réunis sous le titre Questions brûlantes.
Mode
Ce n’est pas un hasard si, dans LaServante écarlate, Margaret Atwood accorde une importance capitale au costume de ses héroïnes. Jupes bouffantes, coiffes blanches et capes cramoisies: on sait qu’elle s’est inspirée de l’illustration d’un paquet de lessive qui la traumatisait lorsqu’elle était enfant. Dans Questions brûlantes, l’écrivaine explique aussi avoir beaucoup travaillé sur des magazines de mode du XIXesiècle, ainsi que sur les «lois somptuaires» de l’époque médiévale qui «dictaient ce que chaque catégorie de personnes pouvait porter». Ainsi la codification des couleurs – bleu pour la pureté, rouge pour le péché et la passion – coïncide-t-elle avec celle des peintures du MoyenAge et de la Renaissance: aucun symbole n’est laissé au hasard.
Aux yeux d’Atwood, par exemple, il existe un lien fort entre le vêtement féminin et le sort que la société réserve aux femmes. Ce lien, elle l’analyse avec humour dans un essai intitulé «Dela beauté», qui la renvoie à son enfance. «Nous [les petites filles de sa génération] avions bien compris que pour transformer une souillon en créature de rêve il fallait une marraine aux pouvoirs surnaturels et une robe qui en mette plein la vue. La magie et la mode avaient donc un rôle à jouer et elles étaient indissociables.» De Cendrillon à LaBelle et la Bête, en passant par la comptine de la Mère l’oie sur la vachère et le gentilhomme, Atwood montre comment, dès les premières lectures, l’habit va de pair avec le destin des personnages. Décortiquant les publicités de Vogue ou de Playboy, elle inventorie aussi tout ce à quoi il peut servir depuis la nuit des temps – susciter le désir, «vous aider à vous élever dans la vie», exciter la jalousie des autres, rehausser son estime de soi, et même se «protéger contre les forces néfastes», à la façon des Egyptiennes de l’Antiquité… C’est pourquoi, bien plus qu’un simple accessoire, le vêtement est une ressource-clé dans la boîte à outils du romancier: que seraient les héroïnes d’Henry James sans leurs longs gants lilas? Ou Sherlock Holmes sans les «manches en velventine» chères à Conan Doyle? Quant à elle, Margaret Atwood, qui jouait encore les cover girls à la «une» du supplément «Style» du Sunday Timesen2019, elle nous confiait, la même année, avoir longtemps rêvé de devenir non pas écrivaine, mais styliste de mode.
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